Placée sous le signe des festivités autour du centenaire du club artésien, la rencontre amicale de ce samedi soir entre le RC Lens et l'AS Saint-Etienne (0-2) fut marquée par les retrouvailles entre les anciens joueurs de la finale de la Coupe de France 1975, la présentation du nouveau maillot sang et or et l'annonce du lancement d'une chaîne de télévision commune aux deux clubs, une chaîne dont les programmes devraient débuter dans le courant du mois de septembre. Elle fut également le théâtre d'une sortie du président lensois, Gervais Martel, sur le thème de l'attribution des places en Ligue des Champions "abandonnées" par la Juventus de Turin, le Milan AC et la Fiorentina suite au scandale des matchs truqués.
Alors que, côté transalpin, la fédération italienne devrait proposer à l'UEFA l'engagement en C1 de l'Inter Milan et de l'AS Roma, Gervais Martel est monté au créneau. «Dans les règlements, c'est très clair, c'est la fédération qui engage les clubs. Qu'il y ait un ou deux clubs proposés par la fédération italienne ne me choquerait pas. En revanche, ce qui me choquerait, c'est que l'on aille chercher le septième ou le huitième du championnat italien pour jouer la Ligue des Champions. La Ligue des Champions, comme son nom l'indique, c'est la compétition la plus prestigieuse. Si, demain, elle devient la coupe des coiffeurs, c'est dommage.»
«On va demander un rendez-vous à l'UEFA la semaine prochaine»
Le RC Lens, soutenu par les instances nationales, la LFP et la FFF, étudie donc les façons de faire valoir ses droits. «On est donc en train de regarder ce que cela va donner au niveau de l'indice UEFA, poursuit Martel. Est-ce que cela permettra à la France de récupérer une place devant l'Italie, je ne peux pas encore vous le dire mais nous sommes en train d'y travailler en compagnie de nos conseils. Ensuite, c'est une question d'éthique. L'UEFA peut fermer les yeux et accepter que la fédération italienne envoie le septième ou le huitième du championnat. Si elle l'accepte, on se pliera à cette décision. Mais, avant, on va tout de même demander un rendez-vous à l'UEFA, certainement dans le courant de la semaine prochaine.»
Le président lensois a également tenu à souligner qu'il s'agissait d'une démarche collective. Une démarche qui pourrait d'ailleurs profiter au voisin lillois, qualifié pour le tour préliminaire de la Ligue des Champions : «Si la France pouvait récupérer une quatrième place, ce serait également valable pour la saison à venir. Ce n'est pas uniquement une demande du président du RC Lens puisque les présidents de clubs, avec lesquels j'avais abordé la question au Conseil d'Administration de la Ligue, soutiennent cette action. Pour l'instant on est en attente et il y a un appel des clubs italiens.» Et de conclure, plaçant l'UEFA devant ses responsabilités : «On écoute l'UEFA qui nous parle en permanence d'éthique et d'exemplarité. J'espère qu'au niveau de l'éthique, il pourra y avoir une décision favorable au football français dans les jours qui viennent, tout du moins avant le 25 juillet car la date limite est le 25 juillet.»
Olivier Maillard, à Lens