Trois matches de suspension et une amende de 4.800 euros pour l'un, deux matches et 3.200 euros pour l'autre : les sanctions infligées à Zinédine Zidane et Marco Materazzi après l'incident en finale de la Coupe du monde «servira de jurisprudence» aux instances françaises, a affirmé Jean-Pierre Escalettes.
Le président de la Fédération française a lu un communiqué jeudi soir après l'audition du meneur de jeu des Bleus face à la Fifa dans la journée : «Le verdict nous servira à nous tous, dans les ligues, dans les districts, à la Fédération française de football, de jurisprudence pour l'avenir. Premièrement, le provocateur est puni: deux matches de suspension ferme pour un international, deux matches officiels ferme, c'est important. Celui qui, à mon avis, est responsable -Zidane étant le coupable, car on doit garder maîtrise.
«Ne pas tirer sur l'artiste»
Escalettes a apprécié le fait que Materazzi qui avait reconnu avoir insulté le capitaine de l'équipe de France soit sanctionné : « Il y a un responsable, celui qui provoque, celui qui décide de déstabiliser un joueur par d'autres moyens que des moyens sportifs, a poursuivi Escalettes. Cette affaire Zidane-Materazzi, c'est d'une banalité affligeante: on en a 10.000 par an, des problèmes comme ça à régler, et on sanctionne toujours celui qui fait le geste, celui qui frappe, et on se pose toujours la question de savoir pourquoi il a frappé, pourquoi il a eu ce geste, on n'a jamais la preuve que des choses ont été dites, et des choses inacceptables».
Le président de la FFF a également tenu à souligner l'initiative du joueur qui a proposé de se mettre à la disposition de la Fédération internationale auprès des jeunes : «Se mettre trois journées à la disposition de la Fifa pour prêcher la bonne parole, je crois que c'est ainsi qu'on peut se racheter d'un petit moment de faiblesse et de manque de maîtrise.C'est un immense champion, je ne voudrais pas qu'on tire sur l'artiste, il nous a trop fait rêver. Il va continuer à nous faire rêver et sa façon de purger cette peine est peut-être la meilleure que nous pouvions imaginer.»
Sur la même longueur d'onde, Frédéric Thiriez, le président de la Ligue, a apprécié que l'Italien soit condamné : «Le plus important dans cette décision, et qui fera jurisprudence, c'est que le provocateur a été puni. Il a été lourdement sanctionné comme je l'avais demandé le 13 juillet dernier à la suite d'une procédure d'investigation menée après match. Ce sera, je le pense, de nature à mieux combattre les comportements antisportifs que nous ne voulons plus retrouver sur les stades à l'avenir.»
«Presque le minimum»
La sanction infligée à Zinédine Zidane pour le coup de tête sur Marco Materazzi a été également jugée normale par le président de la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP). «C'est la sanction qu'aurait remise la commission de discipline de la Ligue, pour Zidane. Je la trouve normale. C'était presque le minimum», a déclaré Jacques Riolacci.
«Cela me semble être une bonne sanction pour Zidane. Cela ne dissuadera de rien du tout, a-t-il ajouté Sur le terrain, dans le feu de l'action, il arrive à presque tout le monde de disjoncter. Peut-être dans les compétitions internationales, les joueurs feront plus attention. Il ne fallait pas laisser passer cela malgré tous les sentiments que l'on pouvait avoir pour Zizou, car ce geste a été vu peut-être par un milliard de téléspectateurs.»
La Fédération italienne a également accepté sans broncher les sanctions contre Materazzi via son commissaire extraodinaire Guido Rossi : «Le verdict de la commission disciplinaire de la Fifa est définitif et donc nous le respectons. Mais l'épisode reste gravé grâce aux images télévisées et est porté au jugement de l'opinion publique du monde entier.»
(Avec AFP)